Le coup de froid de février a marqué les esprits mais aussi les corps. Et le contexte socio-économique actuel de l’Europe a livré son lot de victimes en l’hiver 2012. C’est évidemment inacceptable, mais si les hommes ont souffert, ils n’ont cependant pas été les seuls.
Dans certaines régions de France, 15 jours consécutifs d’enneigement total et de températures constamment négatives de jour comme de nuit ont très fortement éprouvé la faune et, dans une moindre mesure, la flore. Et ce n’est pas faire de la sensiblerie que de le dire simplement.
Les effets d’une vague de froid telle que celle qui nous a surpris peuvent être très importants en termes de dynamique, voire de disparition de certaines populations animales. On sait, en effet, par expérience que, par le passé, des épisodes hivernaux rigoureux moins durs et moins longs que celui de février 2012, ont déjà eu pour conséquence l’éradication locale des populations de certaines espèces d’oiseaux, par exemple.
Concrètement, de telles conséquences se traduisent par une importante régression de la zone de présence de certaines espèces au Nord de la Loire, par exemple, ou par la disparition d’une espèce pour plusieurs années d’une région ou d’un département où elle avait étendu sa répartition.
De nombreuses colonies d’abeilles déjà fortement fragilisées par les effets des pesticides risquent également de ne pas survivre au grand froid qui a marqué cet hiver. Quant aux mammifères, on peut penser que certaines espèces auront également été affectées.
À l’heure où nous bouclons ce magazine, il est encore trop tôt pour avoir des remontées concrètes et chiffrées sur les conséquences de cette phase exceptionnelle de l’hiver 2012, mais nous reviendrons certainement sur ce sujet quand ces données seront disponibles.
On peut cependant dès à présent noter que des comportements animaux exceptionnels et en particulier des rapprochements inédits de la faune vers les humains, ont été constatés un peu partout en Europe. Ainsi, des cas d’oiseaux habituellement très farouches venant se réfugier en ville ou dans des jardins sont très souvent rapportés, et les images télévisées de loups d’Italie cherchant à survivre en s’approchant des habitations de leur ennemi ancestral ou celles des flamants roses du Languedoc épuisés par le froid ont également impressionné beaucoup de monde.